La Femme de trente ans est un roman d'Honoré de Balzac écrit entre 1829 et 1842. L'ouvrage est classé dans les « Scènes de la vie privée » de La Comédie humaine et est dédié au peintre Louis Boulanger.
La chronologie de sa publication est difficile à retracer dans la mesure où Balzac n’a cessé de retoucher ce texte, le découpant en fragments publiés de manière éparse, y rajoutant des chapitres, avant de réunir l’ensemble sous son titre définitif en 1842 dans l’édition Furne. Ainsi, l'histoire de Julie d'Aiglemont a été publiée comme un roman-feuilleton, dans la même logique qu'une série aujourd'hui (petit bout par petit bout, un épisode par un épisode). Le roman n'a pas été publié dans sa totalité dés le début (comme pour un film que l'on va voir au cinéma, où on accède à la totalité de l'oeuvre, du début à la fin, sans coupure).
En 1830, Balzac publie, dans la revue La Silhouette, sans signature, Une vue de Touraine, qui sera l’essentiel de la première partie du roman. Plusieurs publications dans diverses revues vont la compléter et former le roman que nous connaissons aujourd'hui. La Femme de trente ans ne prend son titre définitif, avec les parties reliées entre elles, que dans l’édition Furne de 1842.

Le roman compte six parties :

1) Premières fautes : ce chapitre met en avant l'échec du mariage entre Julie et Victor et l'échec de l'adultère qui se limite à une romance platonique entre Julie et Lord Arthur Grenville.

2) Souffrances inconnues : les souffrances de Julie face à la mort d'Arthur mais aussi face à son mariage qui la rend malheureuse et lui ôte le goût de vivre.

3) À trente ans : Julie rencontre Charles de Vandenesse avec qui elle entame une liaison adultère, à trente ans.

4) Le Doigt de Dieu : mort du petit Charles d'Aiglemont (fils de Charles de Vandenesse, amant de Julie) de la main de sa sœur Hélène.

5) Les Deux Rencontres : Hélène s'enfuit avec un aventurier, un voleur avec qui elle fonde une famille. Après le bonheur qu'elle exhibe devant son père (première rencontre) arrive la mort : un naufrage emporte sa famille, elle meurt avec son enfant dans les bras sous les yeux de sa mère (deuxième rencontre) tout juste retrouvée.

6) La Vieillesse d'une mère coupable : mort de Julie, préparation du mariage entre Moïna et le fils de Charles de Vandenesse (vrai père de Moïna...).

Les titres des chapitres mettent déjà en avant le statut de coupable de Julie (« fautes », son mariage, une prison qui la poussera à commettre l'adultère, « à trente ans », le début du péché, de l'adultère, « le doigt de dieu » qui pointe Julie pour l'accuser, la condamner et la punir : sa fille tuera son fils, mais aussi « mère coupable », le résultat de son adultère entraînant un mariage entre un frère et une soeur... ) mais aussi celui de victime (« premières fautes », le mariage étant la prison, elle en est la prisonnière, la victime « souffrances inconnues » : ce mariage la fait souffrir, la vertu la rend malheureuse) : Julie est victime de sa société (malheureuse dans le mariage et la vertu) mais aussi coupable pour sa société (punie pour ses péchés, son adultère).