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Correction exercices - le Belle et le Bête

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G. Legoff
Professeur de Français

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Date d'inscription : 16/03/2020




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MessageSujet: Correction exercices - le Belle et le Bête Correction exercices - le Belle et le Bête EmptyLun 4 Mai - 17:01

Corrections des exercices 1, 2, 3 et 4 p. 223 – 224 « Entrer dans le conte »

1. Le texte commence par la formule rituelle « Il y avait une fois » (l. 1), qui permet d’identifier le récit comme un conte, dont la temporalité demeure floue. De la même manière, les lieux sont simplement esquissés : « une  petite maison de campagne » (l. 19-20) vient signaler le déclassement social du riche marchand, auparavant  habitant de la « ville » (l. 20). Le texte oppose implicitement deux modes de vie, l’un urbain tourné vers les mondanités, l’autre à la campagne, rude et sain.

2. Les personnages sont eux aussi emblématiques du conte : ils sont caractérisés par leur fonction sociale et familiale. Le père, un riche « marchand » (l. 1), témoigne aussi de sa réussite par ses nombreux enfants (l. 1). Les garçons (l. 2) sont rapidement évoqués, mais pas détaillés. Les filles (l. 4) sont d’abord identifiées par leur beauté. Elle se fond à l’identité de la cadette, jusqu’à constituer son nom. Mais, comme dans beaucoup de contes, les sœurs sont en rivalité avec la troisième. Elles en sont même une image inversée : imbues de leur « fierté » (l. 26), elles s’opposent à la « bonté » (l. 30), la « douce[ur] » et l’« honnête[té] » (l. 31). Enfin, l’attachement entre le marchand et Belle est signalé par le soin apporté par le père à « l’éducation de ses enfants » (l. 3), préoccupation chère à Mme Leprince de Beaumont, et dans l’esprit du XVIIIe siècle ; de son côté, Belle manifeste son amour filial en suivant son père dans ses revers de fortune et en le soutenant par sa compagnie et son travail.

3. Le système énonciatif fonctionne comme dans un conte traditionnel : le récit est mené au passé simple et à l’imparfait, mais la présence de la narratrice, Mlle Bonne, est perceptible par l’emploi du « je » (l. 15) et par les remarques sur son propre récit, comme la précision entre parenthèses. Plus encore que dans les contes du XVIIe siècle, le texte est édifiant ; il porte des valeurs éducatives chères à Mme De Beaumont (voir L’œuvre en perspective, p. 228).

4. Les vertus mises en valeur dans le texte sont la simplicité, le goût de la lecture, l’amour filial, la bonté, la douceur, l’honnêteté. Elles sont rassemblées dans le personnage de Belle, auquel les deux sœurs servent de miroir négatif. Si elles aussi sont belles, elles sont arrogantes, se perdent en mondanités et envisagent le mariage comme un moyen d’ascension sociale.

Corrections des exercices 1, 2, 3, 4, 5 et 6 p. 225 « Entrer dans le château »
 

1. Le texte est construit sur deux parties distinctes : la première correspond à l’éveil du marchand dans le château, la seconde à la rencontre avec la Bête. La première partie du texte laisse le marchand, et, grâce à la description, le lecteur, entrer dans le château. L’endroit reflète le confort et le bon goût : repas, lieux vastes et hyperbole des « berceaux de fleurs qui enchantaient la vue » (l. 4-5). La  précision du « chocolat » (l. 6), boisson auparavant réservée aux proches du roi et alors nouvellement diffusée dans la société, témoigne de l’ancrage du texte dans l’époque de Mme de Beaumont. La seconde partie relate la rencontre avec la Bête, dont la cruauté démentit le respect des règles de l’hospitalité. L’importance du personnage est soulignée par la retranscription au discours direct des paroles échangées entre la Bête et le marchand. Le personnage du marchand, et le lecteur avec lui, est entraîné dans ce texte du réconfort à l’émerveillement, puis à l’angoisse.

2. Le château fonctionne comme un lieu enchanté, où les besoins du voyageur sont satisfaits sans l’intervention d’un être vivant : la fatigue est vaincue par le bon lit préparé à son intention, l’inconfort par le nouvel habit, « fort propre » (l. 2). Le marchand attribue ces attentions à « une bonne Fée » (l. 3), personnage merveilleux par excellence, figure ici de la providence. La survenue immédiate de la Bête, en même temps que la rose est cueillie, relève, elle aussi, du merveilleux : le personnage veille jalousement sur un de ses trésors, alors même qu’il a fait profiter le marchand de ses largesses. Pourtant, le texte insiste davantage sur la transgression des règles de l’hospitalité, nécessaire au déclenchement de l’action, que sur le merveilleux. La description du château renvoie au lieu-refuge des contes de fées, qui offre le réconfort à celui qui s’est éloigné de chez lui, mais pour le jeter dans un danger plus grand encore, comme, par exemple, dans Hansel et Gretel ou Le Petit Poucet.

3. Comme toujours dans les contes, l’apparence se conforme au caractère du personnage : à l’aspect « horrible » (l. 12) et à la « voix terrible » (l. 14) répond la cruauté du personnage qui réclame la mort du marchand pour prix de la rose cueillie. Et l’argumentation ne sert à rien avec la Bête, qui refuse de se laisser persuader (« ne croyez pas me toucher par vos flatteries », l. 23) ou convaincre (« ne me raisonnez pas » l. 25) et impose sa loi par une série de tournures négatives : elle fixe son prix à une vie, celle du marchand ou celle d’une de ses filles. Elle se place ainsi hors de la société au sens propre, en habitant dans un château isolé, et au sens figuré, en refusant d’instaurer un véritable dialogue avec le marchand.

4. L’étymologie du mot « bête », issu du latin bestia, signifiant d’abord « bête féroce », insiste sur la cruauté qui se retrouve ici dans le personnage. En français, le mot « bête » sert à distinguer l’être humain du reste du règne animal ; la Bête du conte n’est pas tout à fait humaine, ni dans son apparence, ni dans son comportement à l’égard du marchand. Le mot désigne également « une personne dominée par ses instincts » (Le Robert), ce qui est bien le cas dans le conte puisqu’elle se laisse aller à la démesure de sa colère en dépit des règles de l’hospitalité. On retrouve une des caractéristiques du conte, qui permet d’identifier le tempérament d’un personnage à partir de son nom.

5. La Bête rappelle au marchand la dette qu’il a contractée auprès d’elle : en trouvant refuge dans son château, il a eu la vie sauve. Alors que tout ce qui était nécessaire à son confort était à sa disposition, le marchand s’est emparé du bien d’autrui en cueillant la rose. Il a transgressé les règles de l’hospitalité. À l’inverse, la Bête se montre inflexible dans son jugement, comme en témoignent les impératifs « ne croyez pas » (l. 23), « ne me raisonnez pas » (l. 25), « jurez », (l. 26). Enfin, elle exige une franchise dans les rapports entre individus et rejette l’hypocrisie sociale et les « flatteries », (l. 23) (« je veux qu’on dise ce que l’on pense », l. 22).

6. Le pacte se noue en trois répliques, majoritairement de la Bête. Contre la rose cueillie, la Bête réclame la vie du marchand ; il ne parvient pas à infléchir la sentence, mais fixe l’attention de la Bête sur une de ses filles. Seul le sacrifice de l’une d’entre elles pourrait racheter la rose. La disproportion entre le méfait et le prix exigé ne fait que souligner la monstruosité de la Bête, qui met sur le même plan une vie humaine et une rose, alors même qu’elle s’est comportée jusque-là en hôte attentionné.
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