Analyse de la publicité n° 1 « Dolce Gabana » :
Sur la première publicité de Dolce Gabana, on observe quatre hommes et une femme, dans un décor clair et sobre, qui semble être le haut d’un immeuble, et pour cause, nous avons une vue dégagée sur le ciel. La femme se situe en bas de l’image, et est couchée sur le sol, apparemment au bord du vide dans lequel ses cheveux tombent, dans une position délicate, les jambes légèrement relevées. Elle semble fragile, et son regard semble, lui, être perdu au loin. En outre, elle correspond au stéréotype de la femme parfaite ; visage fin, courbes fines, brune, et yeux bleus. Quant à sa tenue, elle est habillée d’un corset (un vêtement d’ordre généralement intime, que l’on peut qualifier de sous-vêtement), porte de hauts talons, et est maquillée, notamment d’un rouge à lèvre rouge. Les hommes, eux, sont habillés de costars noirs, et sont, pour trois d’entre eux, debout, et pour le dernier, accroupi aux cotés de la femme. Tous se trouvent donc en position de supériorité par rapport à la femme (notamment de par la supériorité de leur nombre), et la domine pour cette raison, fait appuyé par le fait que leurs regards soient baissés lorsqu’ils regardent vers la femme. En comparaison avec celui de la femme, leurs regards semblent affirmés et droits, dégageant une certaine force de ces hommes. La différence de tenue entre la femme et les hommes créée un contraste entre eux, qui impose une image stéréotypée des deux sexes ; la femme, dénudée et fragile, objet de désir, par rapport aux hommes forts, qui se tienne debout à ses côtés. Par ailleurs, tous l’entourent, renforçant l’idée qu’elle est l’objet de désir, ou bien qu’elle est un être faible et fragile, qu’il faut protéger.

Analyse de la publicité n° 2 « Dolce Gabana » :
Sur la seconde publicité de Dolce Gabana, nous retrouvons le même décor et la même situation que sur la première ; plusieurs hommes (cette fois ci-ci ils sont au nombre de cinq), entourant une jeune femme, qui, elle, est seule. Elle est vêtue de la même tenue que sur la première image, cependant, les hommes, eux, ne le sont pas. En effet, ils ne sont plus vêtus de costars, mais portent des pantalons en jean, et des vêtement moins chics et moins propres (débardeur, chemises en jean, vestes en jean). Ils semblent faire une température élevée, puisque certains sont dénudés (torse nu, chemise ouverte, débardeur), et tous semblent transpirer, fait que l’on peut affirmer de l’apparence luisante de leurs corps. La femme se trouve dans la même position couchée que sur la première image, à la différence qu’ici, elle est maintenue au sol contre son gré par un des hommes, qui, penché au-dessus d’elle, maintient ses deux bras au sol. Dénudée toujours, mais cette fois ci de même que les hommes, elle semble l’objet du désir de ces hommes. Au vu du visage détourné et fermé de la femme, ce désir ne semble pourtant pas réciproque. Cette publicité offre donc, de même que dans la première, une vision très ancienne de la femme, dans laquelle elle est inférieure à l’homme, et se résume à être l’objet du désir de celui-ci, qu’elle doit satisfaire, même contre son gré.

Analyse d’un extrait de La domination masculine, « la construction sociale du corps » de Pierre Bourdieu :
Dans cet extrait, il est question de la différence entre deux visions, et deux comportement différents vis-à-vis des relations amoureuses et de la sexualité ; celle de l’homme et celle de la femme. En effet, ce texte nous informe de ce que la virilité chez l’homme inclus dans son rapport vis-à-vis des femmes ; soit une « logique de la prouesse, de l’exploit, qui fait honneur », ainsi, avoir une relation avec une femme, est synonyme pour l’homme de « conquête ». Quant à l’acte sexuel, selon l’auteur, il constitue pour l’homme, un moment de pleins pouvoirs au cours duquel il exerce sa domination, et attend de la femme une jouissance qui est nécessaire à sa propre jouissance, de par le fait qu’il est assuré dans son statut d’homme qui a le pouvoir de faire jouir. Ainsi l’acte sexuel est pour l’homme un acte « agressif et physique », soit un acte qui inclus la puissance des corps l’un par rapport à l’autre, et comporte nécessaire « nécessairement une « pénétration ». L’auteur dresse également un portrait de ce que la femme attend en général d’une relation amoureuse ou sexuelle, et nous indique que ces attentes, à la différence de l’homme, n’implique pas forcément de pénétration, mais peut se limiter à des pratiques plus douces, moins agressives et physique, tels que « parler, toucher, caresser, étreindre ». L’auteur nous fait cependant comprendre qu’il ne s’agit pas de faits résultants de la nature humaines, mais bien de constructions sociales, qui forment des manières de penser et d’agir chez les individus, en créant parfois des écarts entre eux, comme c’est le cas dans l’extrait étudié présentement.

Analyse commune des deux documents et lien avec le parcours :
Ces deux documents mettent en valeur les constructions sociales qui divisent aujourd’hui les femmes et les hommes, de par des stéréotypes ancrés chez les deux sexes. Le premier document nous offre un exemple de ces stéréotypes, qui par ailleurs, étant une publicité, est destinée à être vue par un grand nombre, potentiellement donc les plus jeunes (qui sont les plus inexpérimentés, et probablement donc, les plus influençables). Le second document, lui, nous offre un regard objectif sur les modes de pensées et les agissements des hommes et des femmes, influencés par la société ; il nous permet ainsi d’avoir un regard critique et objectif sur le premier document. Ces deux documents illustrent donc bien notre parcours « Individu, morale et société », puisqu’il est question des modes de pensée et d’action des femmes et des hommes, régis en fonction de ce que la société requiert ou impose, au nom de mœurs anciens, ou d’une vision de la morale.
Par ailleurs, il est souvent questions des souffrances des femmes causées par ces stéréotypes, mais celles des hommes sont parfois oubliées ou effacées, probablement par une rancœur de certaines femmes à leur égard : en effet, la nécessité d’apparaitre comme un homme viril et fort à tout instant peut être une situation difficile à gérer pour un être n’ayant aucune prédisposition de plus que les femmes, à ne pas posséder de failles.

Gonnard Ludivine