Sujet: L'extrait de Pierre Bourdieu Mar 24 Mar - 18:19
La domination masculine, « la construction sociale du corps », 1998, Pierre Bourdieu
Dessus ou dessous, actif ou passif, ces alternatives parallèles décrivent l’acte sexuel comme un rapport de domination. Posséder sexuellement, comme en français « baiser » ou en anglais « to fuck », c’est dominer au sens de soumettre à son pouvoir, mais aussi tromper, abuser ou, comme nous disons, « avoir » (tandis que résister à la séduction, c’est ne pas se laisser tromper, ne pas « se faire avoir »). Les manifestations (légitimes ou illégitimes) de la virilité se situent dans la logique de la prouesse, de l’exploit, qui fait honneur. Et bien que la gravité extrême de la moindre transgression sexuelle interdise de l’exprimer ouvertement, le défi indirect pour l’intégrité1 masculine des autres hommes qu’enferme toute affirmation virile contient le principe de la vision agonistique2 de la sexualité masculine qui se déclare plus volontiers dans d’autres régions de l’aire méditerranéenne et au-delà. Une sociologie politique de l’acte sexuel ferait apparaître que, comme c’est toujours le cas dans une relation de domination, les pratiques et les représentations des deux sexes ne sont nullement symétriques. Non seulement parce que les filles et les garçons ont, jusque dans les sociétés euro-américaines d’aujourd’hui, des points de vue très différents sur la relation amoureuse, le plus souvent pensée par les hommes dans la logique de la conquête (notamment dans les conversations entre amis, qui font une grande place à la vantardise à propos des conquêtes féminines), mais parce que l’acte sexuel lui-même est conçu par les hommes comme une forme de domination, d’appropriation, de « possession ». De là l’écart entre les attentes probables des hommes et des femmes en matière de sexualité – et les malentendus, liés à de mauvaises interprétations des « signaux », parfois délibérément ambigus, ou trompeurs, qui en résultent. A la différence des femmes, qui sont socialement préparées à vivre la sexualité comme une expérience intime et fortement chargée d’affectivité qui n’inclut pas nécessairement la pénétration mais qui peut englober un large éventail d’activités (parler, toucher, caresser, étreindre, etc.), les garçons sont inclinés à « compartimenter » la sexualité, conçue comme un acte agressif et surtout physique de conquête orienté vers la pénétration et l’orgasme. Et bien que, sur ce point comme sur tous les autres, les variations soient évidemment très considérables selon la position sociale, l’âge – et les expériences antérieures –, on peut inférer3 d’une série d’entretiens que des pratiques apparemment symétriques (comme la fellatio et le cunnilingus) tendent à revêtir des significations très différentes pour les hommes (enclins à y voir des actes de domination, par la soumission ou la jouissance obtenue) et pour les femmes. La jouissance masculine est, pour une part, jouissance de la jouissance féminine, du pouvoir de faire jouir : ainsi Catharine MacKinnon a sans doute raison de voir dans la « simulation de l’orgasme » (faking orgasm), une attestation4 exemplaire du pouvoir masculin de rendre l’interaction5 entre les sexes conforme6 à la vision des hommes, qui attendent de l’orgasme féminin une preuve de leur virilité et la jouissance assurée par cette forme suprême de la soumission. De même, le harcèlement sexuel n’a pas toujours pour fin la possession sexuelle qu’il semble poursuivre exclusivement : il arrive qu’il vise la possession tout court, affirmation pure de la domination à l’état pur.
1 État d'une chose qui demeure intacte, entière. 2 En éthologie, un comportement agonistique désigne l'ensemble des conduites liées aux confrontations de rivalité entre individus. Ce comportement qui englobe l'agression et la fuite, est notamment chargé de régler les problèmes de tension dans un groupe social. 3 Accepter comme étant vrai, en déduire que c'est vrai/juste. 4 Ce qui sert de témoignage à, qui permet de témoigner de... 5 Réaction réciproque. 6 Qui est semblable à, qui s'accorde à, qui convient à...
G. Legoff
Professeur de Français
Messages : 147 Date d'inscription : 16/03/2020
Sujet: Le webtoon Mar 24 Mar - 18:28
Le webtoon Traditions d'Olympus de Rachel Smythe, épisode 24 : vous pouvez vous contenter d'analyser seulement les deux premiers documents, celui-là est facultatif étant donné qu'il peut toucher les âmes sensibles. En effet, il évoque les abus sexuels et est déconseillé aux personnes sensibles. Il n'est nullement obligatoire mais je le propose malgré tout comme document complémentaire et facultatif à l'introduction du parcours. Il s'agit d'un cartoon en ligne reprenant les mythes grecs pour les adapter à l'époque moderne : notre épisode évoque l'abus d'Apollon sur Perséphone, la future reine des Enfers.
Messages : 5 Date d'inscription : 17/03/2020 Classe : 1gen1
Sujet: Re: Les trois documents Mer 25 Mar - 11:55
Dans le premier document, il y a 2 images publicitaires, sur lesquelles on peut voir une femme entourée de plusieurs hommes. Les deux images sont très similaires. Dans les deux cas la femme est couchée, avec un homme près d'elle. La deuxième image va avoir tendance à plus dégoûter, de part le fait que les hommes sont torse-nus, et l'homme est accroupi sur la femme, comme pour pratiquer un acte sexuel. On peut facilement deviner que cette image est la plus ancienne, à cause de son côté ''beauf''. On peut voir sur la première image que c'est plus évolué, les hommes sont mieux habillés, l'homme près de la femme n'a pas l'air d'avoir envie de l'agresser. Par contre, la femme quand à elle est toujours dans une position de soumission, elle est toujours dévêtue. C'est triste à dire mais le réalisateur cherche a attirer l’œil de la personne. Malheureusement, dans cette société c'est une technique que l'ont voit régulièrement, ce qui est la preuve qu'elle marche. Au contraire l'inverse ne marche pas sinon les hommes seraient encore torse-nus.
Le deuxième document, quand à lui explique au début le sens du mot "baiser", ce qui veut dire dominer globalement. Or aujourd'hui, on entendra bien plus fréquemment un homme dire "j'ai envie de la baiser", plutôt qu'une femme dire "j'ai envie de le baiser". Ce qui montre, que les femmes n'ont pas encore ce sentiment de possession sur les hommes, que les hommes ont beaucoup trop. Ce document montre que l'homme veut vraiment ceci dans une relation amoureuse. Il veut se sentir fort quand il parle avec ses amis, et ressentir sa domination par rapport a sa dulcinée. Selon l'auteur de ce texte, les femmes conçoivent que la relation sexuelle ne veut pas forcément dire "pénétration". Ce qui serait plus dur à envisager pour les hommes. L'homme verrait plus cela comme une agression. Il nous donne un exemple de ce sentiment de vérité, avec la simulation de l'orgasme. Pour lui, lorsqu'un homme jouit, c'est car il est fière de faire jouir sa partenaire. Aussi c'est pour cela que la femme simulerait l'orgasme, pour asservir le sentiment de domination et de virilité de l'homme. Ce document traite du besoin des hommes de se sentir supérieurs et dominants. Bien évidemment, ces idées ne sont pas valables pour tout les hommes, c'est variable selon l'âge, la position sociale, et les expériences passées.
Leo Bousquet
Elève
Messages : 10 Date d'inscription : 17/03/2020 Classe : 1GEN1
Sujet: Analyse supériorité de l'homme Mer 25 Mar - 14:14
BOUSQUET 1GEN1 LEO Analyse des trois documents
Document 1 : Les pubs Dolce&Gabbana
Pub n°1: Sur cette image représentant une affiche de pub pour la marque luxueuse Dolce&Gabbana nous pouvons voir une jolie femme allongée au sol ainsi que plusieurs hommes qui l’entourent. Les hommes sont tous habillés d’une manière très classe, vêtus de costumes élégants tandis que la femme porte une petite tenue provocatrice. La femme a également un regard très provocateur ce qui n’est pas le cas pour les hommes qui eux tiennent un regard très dominant qui inspire la confiance et le pouvoir. Cette image donne une image d’une femme qui veut se faire désirer. Elle dégage de la soumission et montre la société patriarcale avec la femme qui est soumise à l’homme.
Pub n°2: Sur cette deuxième image représentant également une affiche de pub de la celebre marque de luxe Dolce&Gabbana. Sur celle ci nous pouvons voir le même décor que sur la première image. On voit toujours une femme allongée sur le sol ainsi que plusieurs hommes qui l’entourent. Cette fois si les hommes sont moins habillés que sur l’image précédente. Certains sont même torse nu. Quant à elle la femme est toujours habillée de la même façon. Tous les regards sont fixés sur elle ce qui montre qu’elle est attirante mais aussi provocante. Cette image peut paraître vulgaire car la femme et l’homme sont dans une position similaire à celle d’un rapport sexuel. Cette image montre également la soumission de la femme car même lorsque les hommes sont moins habillés ils sont supérieurs aux femmes et moins vulgaires que celles ci.
Document 2 : La domination masculine, « la construction sociale du corps », 1998, Pierre Bourdieu
Ce texte nous explique la vision de la sexualité du point de vue des femmes et des hommes. Il explique que pour les hommes la pratique du sexe les fait se sentir au dessus des femmes et qu’ils font ça pour pouvoir se la venter avec leurs amis et que pour les hommes plus ils ont des conquêtes plus ils se sentent supérieurs et se ventent. Il montre que les hommes veulent vraiment et ont besoin de ressentir ce sentiment de possession sur les femmes que les femmes ont moins et pour cela ils veulent pratiquer le sexe. Tandis que pour les femmes une relation sexuelle ne veut pas absolument dire « pénétration » c’est à dire que les femmes ne veulent pas pratiquer le sexe seulement pour se sentir supérieures aux hommes. Il dit que lorsque les hommes jouissent c’est un sentiment de supériorité ils se sentent forts alors que quand les femmes jouissent c’est pour donner l’impression aux hommes qu’ils sont forts.
Tous ces documents ont pour but de faire ressortir un sentiment commun. Il s’agit de la soumission de la femme car dans les pubs on voit que la femme se trouve inférieure aux hommes tout d’abord par le nombre de femmes qui sont sur ces images, par sa posture et sa tenue vestimentaire et dans le texte elle est inférieure a l’homme car elle est considérée comme un objet lors des relations sexuelles. Tandis que l’homme est considéré comme supérieure puisqu’il domine la femme sur les pubs et dans le texte il pratique le sexe pour se sentir au dessus des femmes. Ces documents mettent en évidence la société patriarcale qu’il y avait auparavant et encore aujourd’hui. Attention c’est en généralité ça ne veut pas dire que tout le monde est comme ça.
