Analyse du tableau « La mariée »


Description et présentation :

Le tableau « La Mariée » a été peint en 1845 par Jean-Baptiste Camille COROT. Ses mesures sont 32X24cm et c’est une huile sur toile. Elle est actuellement exposée au Louvre, à Paris.
Sur ce tableau, on distingue une femme avec un voile blanc sur la tête. Ce dernier ne lui couvre pas le visage et lui tombe dans le dos. Elle porte une robe qui lui dévoile à peine les épaules et qui semble somptueuse. Elle ne contient que très peu de détails mais on remarque un joyau accroché au niveau de la poitrine. La femme tient dans ses mains un livre. Le visage de la femme est mélancolique, elle a les lèvres contractées et les yeux dans le vide comme si elle rêvassait par nostalgie. On voit que la femme est dans une maison : il y a un rideau rouge en arrière-plan ainsi qu’un tableau.

Analyse :

Tout d’abord, on remarque que l’ensemble du tableau est très terne et grisâtre. Cela pourrait évoquer les pensées de cette jeune femme, contrainte d’être une personne en particulier, peu importe son avis. D’après le titre du tableau, cette femme va se marier : on pourrait donc penser à un mariage forcé voire arrangé.
La mariée porte un voile qui ne lui couvre pas les yeux. Le peintre veut donc nous dévoiler son visage afin que l’on puisse voir son état d’esprit. On voit dans ces yeux une immense mélancolie comme si elle était obligée à faire quelque chose dont elle n’était pas consentante. On sent dans son regard, de la résignation, comme si la femme s’était faite à l’idée qu’elle ne pourrait épouser l’homme qu’elle veut.
Sa robe est somptueuse et montre sa richesse à travers le joyau qu’elle porte sur la poitrine. Cela pourrait suggérer que ce mariage entre elle et cet homme serait arrangé. Si l’on fait des recherches sur ce tableau, on apprend que cette jeune femme est une servante. Il est donc peu probable qu’elle est l’argent suffisant pour se payer une robe avec un joyau dessus. Cela confirmerait notre théorie de mariage arrangé, qui se ferait pour une ressource financière.
La robe est cintrée à la taille et très belle. Cela évoque le monde d’apparence qu’est la Cour par exemple. On ne voit que cela : le physique prime sur tout le reste. Au premier coup d’œil, nous voyons une jeune femme dans une robe qui épouse les contours de son corps et qui la met très bien en valeur. On peut penser que ce mariage a lieu sans forcément un amour fou entre les deux protagonistes, mais plutôt pour un physique ou une ressource financière. Cela reflète les mêmes mœurs exposées dans « La Princesse de Clèves » : le monde de paraître.
Notre regard est tellement attiré par le physique de la femme que l’on remarque qu’après le livre qu’elle tient dans la main. Si ce livre est présent sur la photo, c’est qu’il a une importance. Cependant, il n’est pas mis en avant, comme si l’intelligence qu’il représente était secondaire. Cela nous montre à la fois que la femme a besoin d’avoir une éducation et une certaine intelligence. La vertu est très importante pour une femme car cela lui donne une très bonne image (on sait que l’image est très importante à la Cour). L’intelligence d’une femme est très recherchée par les maris de cette époque ce qui renforce l’idée que ce mariage a été arrangé. D’un autre côté, le livre qu’elle porte est en arrière-plan, ce qui pourrait montrer la supériorité de la beauté par rapport à l’intellect.
Enfin, la position de la femme évoque une petite fille sage, soumise et dévouée à son mari. C’est typiquement le profil de femme recherchée à l’époque pour se marier. Le dévouement à son mari est la qualité principale d’une femme à cette époque.

En somme, ce tableau est donc une illustration parfaite du parcours « Individus, Morale, Société » car il représente la condition de la femme dans le passé, dans la société où la Cour était le lieu de prédilection des plus riches. On voit le portrait d’un mariage forcé avec une femme soumise à son mari, dans un monde où le paraitre est de mise.