Elève
Messages : 8 Date d'inscription : 17/03/2020 Classe : 1gen1
| Sujet: Analyse linéaire La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette p.217, l.1097 à 1113 Mer 18 Mar - 11:37 | |
| Analyse linéaire La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette p.217, l.1097 à 1113
Dans quelle mesure cet extrait annonce-t-il un dénouement tragique ?
I/ L’amour est partagé entre les deux protagonistes - Interjection puis apostrophe « Ah ! Madame » → Attire l’attention du lecteur puis clarifie pour qui est la suite - Négation totale « je ne saurais » → Annonce son incapacité à « garder le silence » donc à ne rien dévoiler contre la volonté de Mme de Clèves qui lui « (impose) ». - Anaphore « vous me faites trop » → « trop » indique qu’il s’agit d’une chose supérieure à ce qu’elle devrait être. - Champ lexical du droit « injustice », « en ma faveur » → Associée au « trop », l’ « injustice » est considérée comme réellement exagérée et incomprise → « en ma faveur » signifie que les événements avancent favorablement, la Princesse est amoureuse du Duc → La formulation « vous êtes éloignée d’être prévenue en ma faveur » est une façon alambiquée de lui annoncer qu’il est conscient de son amour. C’est une marque de délicatesse. - « J’avoue » → Même si Mme de Clèves nuance ses propos, son amorce est claire et simple. - « mais » + négation → « ne sauraient » = incapacité de prendre le dessus sur sa raison et sur sa vertu - « Rien » → là aussi, la Princesse s’exprime clairement et explicitement - « vous êtes né… » → Avoue son attirance pour le Duc en peignant un portrait élogieux de sa personne.
II/ Des reproches fondés sur de la jalousie et des actes passés - « vous avez déjà eu plusieurs passions » → Reproches sous la forme d’un constat - suites de spéculations à propos de l’avenir → Mme de Clèves sait, ou du moins pense que l’amour du Duc n’est pas er n’a jamais été éternel. → « ; » montre l’apposition de plusieurs pensées négatives sous forme de liste - utilisation du conditionnel « auriez », « ferais », « verrais »… → montre la supposition → contraste avec le passé composé « avez eu » concis et réel → mini conclusion à la première forme du conditionnel passé « vous auriez été » comme pour montrer un regret de quelque sentiment dont elle même n’est pas certaine. → Le conditionnel se maintien au fil de l’extrait pour prolonger les suppositions de la Princesse. - Elle sait qu’elle souffrira dans l’éventualité de la situation énoncée d’une « douleur mortelle » → désespoir de ne plus être aimée → elle considère que cette douleur serait moindre que de ressentir de la jalousie « pas même » - Elle avoue sa seule expérience de la jalousie en évoquant le passage de la lettre → cela l’a détruite du peu de ce qu’elle en a découvert. - « par vanité ou par goût » → elle annonce que plaire au Duc est comme une fatalité, comme une étape commune à toutes les femmes. - « Mon expérience » → elle parle ici du fait que même en voulant résister, protéger sa vertu et les sentiments de son mariage elle a failli en tombant amoureuse → si elle a échoué malgré le mal qu’elle s’est donné, il lui paraît impossible que la tâche soit réalisable. - « Je vous croirais… je ne me tromperais pas souvent » → annonce que les passions seront toujours partagées en s’appuyant donc de nouveau sur sa propre expérience
III/ Prévision d’une futur malheureux placé sous le signe de la culpabilité - « Dans cet état néanmoins » → montre qu’elle cherche à tirer autre chose que cette situation pourrait lui apporter - « je ne sais même si j’oserais me plaindre » → accepte la souffrance puisqu’elle serait due à un choix qu’elle aurait fait - « en fait-on à un mari » → question de rhétorique → envisage ici donc un mariage avec le Duc explicitement en l’appelant son « mari » → ne peut se permettre de lui reprocher un manque d’amour, elle qui n’a jamais aimé son mari, M. de Clèves, dans ce sens. - Allusion à M. de Clèves « vous accusez de sa mort » → mort de jalousie à force de se tourmenter, il avoua à sa femme que son âme ne supporterait pas qu’elle se mariât avec le Duc. - Gradation « me reprocher… son attachement au votre » → la Princesse énonce tout ce pourquoi son défunt mari pourrait lui en vouloir de l’au-delà - « il est impossible » → annonce une fin tragique, à partir de ces mots Mme de Clèves a renoncé à tout espoir. - « des raisons si fortes » → hyperbole → elle accentue ses raisons pour se conforter dans sa décision, dans sa peur de céder à ce que toute sa vie on lui a proscrit. - La ponctuation « : » → introduit sa grande décision, marque une coupure dans la lecture → le lecteur porte son entière attention sur la déclaration qui suit - « il faut » → ordre qu’elle se donne à elle-même toujours dans une optique d’auto persuasion - « il faut que je demeure dans l’état où je suis » → deuil, tristesse suite à la mort de son mari - « , et » → appuie sur le fait qu’elle rajoute une couche d’argumentation qui n’était pas forcément essentielle → montre aussi une légère hésitation dans la voix du personnage - « dans les résolutions que j’ai prise de n’en sortir jamais » → elle préfère ces sentiments sombres que de céder à la tentation au risque de souffrir → en restant cachée derrière son masque de veuve, elle continue de respecter les dernières volontés de sa mère et de son mari sans réellement écouter sa volonté personnelle.
Alexa FOULON 1GEN1 |
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Professeur de Français
Messages : 147 Date d'inscription : 16/03/2020
| Sujet: Re: Analyse linéaire La Princesse de Clèves, Madame de Lafayette p.217, l.1097 à 1113 Mer 18 Mar - 17:00 | |
| Une problématique valide, un mouvement cohérent. Tu suis bien le déroulé du texte dans ton analyse, c'est très bien ! Tu identifies des procédés et proposes des interprétations intéressantes. Un bonne proposition, c'est très bien ! |
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