En quoi le cadre spatio-temporel, la structure narrative et le point de vue nous donnent-ils accès au point de vue de l’auteur et à sa dénonciation de la nature humaine ?

La nouvelle se passe en 1870 pendant une guerre contre la Prusse tout d’abord à Rouen puis sur la route jusqu’à Totes, le lieu de l’escale des personnages. Ce contexte montre déjà la stupidité des Hommes à se battre entre eux jusqu’à la mort pour des raisons qui leurs échappent. Maupassant a en plus choisi de séparer l’évolution de l’intrigue en fonction des lieux où les personnages se trouvent et d’opter un point de vu mi externe mi omniscient. En effet les sentiments personnels et pensées de chacun sont très peu développés mais abordés quelques fois. L’auteur montre l’hypocrisie humaine en séparant volontairement les personnages autant physiquement que dans leurs pensées. Les aristocrates et grands bourgeois sont en cercle fermé et les moins « bien sur eux » sont également ensemble. La présence de Boule de Suif est pourtant dérangeante pour tout le monde qui se met dès le début à penser du mal d’elle. Ce n’est que lorsqu’elle sort ses provisions que les regards osent se poser sur elle et que l’on se décide à lui adresser la parole. Cette première situation montre donc la froideur de ceux qui se considèrent supérieurs et la bonté d’âme résidant dans ceux qui sont justement jugés. Maupassant montre ensuite l’égoïsme humain lorsqu’à l’auberge il s’agit de sacrifier Boule de Suif à l’officier allemand. A ce moment, sans savoir ce qu’il lui veut et sans prendre en compte les sentiments cette fille, tout le monde se met d’accord instinctivement qu’elle devrait obéir pour ne pas tous les mettre en danger. Sa générosité est encore ici mise en avant puisqu’elle accepte ce sacrifice et cédera encore par la suite en allant jusqu’à vendre son corps pour protéger ses compagnons de voyage. Ceux ci, après ce dernier acte désespéré, ne lui accordent plus aucune attention, aucun regard comme si cela avait creusé un fossé entre eux. Elle n’est qu’une prostituée et ne mérite donc pas leur reconnaissance et un repas à leur table. Maupassant, à travers ces personnages, montrent tous les défauts humains, soit l’égoïsme, l’hypocrisie, la surestime sociale due à la séparation en classe, la méchanceté pure ainsi que les ravages de l’effet de groupe. En effet le seul en qui le lecteur peut croire pour prendre la défense de Boule de Suif est Cornudet mais qui pourtant, intimidé par la puissance des sentiments négatif du groupe n’ose prendre sa défense et va jusqu’à se ranger à leur côté dans l’ignorance et la critique.


Comment pouvez-vous relier la nouvelle à notre parcours, « Individu, Morale et Société » ?

Cette nouvelle illustre l’aspect négatif de l’humain mais aussi un certain positif à travers le personnage de Boule de Suif. L’entièreté de l’histoire est réfléchit dans le but de nous faire comprendre tous ces points. On arrive donc à prendre le recul nécessaire par rapport au texte en sachant que l’intrigue se déroule pendant une guerre ou la peur, l’occupation refroidissent les cœurs et durcissent les Hommes. Néanmoins chaque personne s’en sort à sa manière soit en luttant comme Cornudet ou en restant charitable comme Boule de Suif qui sait la difficulté de la vie et ne la souhaite à personne. Son éducation est sans doute moindre que celle qu’a connu les personnes aisées voyageant avec elle mais possède tout de même les qualités humaines nécessaires en temps difficiles. La nouvelle de Maupassant rentre donc parfaitement dans le parcours « Individu, Morale et Société » en montrant les différences de chacun en fonction de leur personnalité, de leur vécu, de l’époque qu’ils vivent et de leurs enseignements fondamentaux.

FOULON Alexa