1) En quoi le cadre spatio-temporel, la structure narrative et le point de vue du narrateur de la nouvelle nous donnent-ils accès au point de vue de l'auteur et à sa dénonciation de la nature humaine ?
La nouvelle se déroule dans un cadre historique réel. En effet, elle se prend place en 1870 lors de la guerre franco-allemande et les villes mentionnées existent vraiment. La nouvelle a lieu dans un contexte difficile, la ville de Rouen étant assiégée, dix voyageurs sélectionnés partent pour un long voyage en direction du Havre afin d’y faire du commerce. Elle se déroule dans deux lieux principaux : un carrosse et une auberge. De cette manière, ces dix personnes provenant de différents milieux sociaux doivent cohabiter tous ensemble durant plusieurs jours. A cause de la neige et d’un événement impromptu, le voyage prend plus de temps que prévu ce qui dégrade les relations entre les différents personnages et enclenche une certaine hypocrisie entre la haute société et les autres, notamment avec Boule de Suif. Cette situation de crise nous permet de découvrir le vrai visage de chaque personnage de la haute société.

2) Comment pouvez relier la nouvelle à notre parcours « Individu, morale et société » ?
Dans cette nouvelle, la hiérarchisation des classes sociales est dénoncée. On constate, au début du roman, que les différents personnages issus de la haute société ont un comportement rabaissant envers Boule de Suif qui est une prostituée. Mais dès que cette dernière leur propose de la nourriture, ils n’hésitent pas à accepter et partagent un repas avec elle. L’auteur dénonce alors l’hypocrisie de la haute société mais aussi celle du clergé. Effectivement, lorsque les voyageurs sont contraints de rester à l’auberge le temps que Boule de Suif ne refusera de coucher avec l’officier prusse, les religieuses réussissent à convaincre Boule de Suif de s’exécuter. Dès lors, ils ne parlent plus à la prostituée et la dévisage avec dégout. De plus, le manque de solidarité de la classe supérieur envers les classes pauvres est dénoncé car Boule de Suif passe le voyage le ventre vide alors que tous les autres voyageurs dégustent soigneusement leurs provisions.